사르트르와 영화 -필연성의 매혹

Abstract

Tout au long de sa vie, Sartre a montré un vif intérêt au cinéma. Depuis l'enfance jusqu'à sa maturité, la tentation du cinéma s'est continuée avec ses dizaine de scénarios et ses écrits cinématographiques. Dans son petit carnet, à l'âge de 19ans, Sartre a déjà noté que "le cinéma est le poème de la vie moderne" et l'on peut trouver dans ses écrits de jeunesse les deux textes concernant l'ébauche d'une théorie du cinéma : "Apologie pour le cinéma"(1924) et "L'art cinématographique"(1931). Dans "l'Apologie pour le cinéma", Sartre affirme que le cinéma est un art bergsonnien, art de la "mobilité" et de la "durée" comme une conscience. Il constate aussi que le cinéma est un art de la modernité par excellence, le seul art capable de "rendre un compte exact de la psychanalyse". Au moment de son discours sur "L'art cinématographique" prononcé devant ses éléves au lycée du Havre, Sartre indique, dans cet art contestateur des rites et du sérieux, la voie naturelle pour accéder à la beauté et au sentiment de l'irréversibilité du temps. Ces deux textes témoignent une attention particulière au langage cinématographique et une théorie de la contingence de la vie face à l'éclatante nécessité de l'art. Sartre développe cette idée sur la contingence dans La Nausée et L'Etre et le Néant. On s'étonne souvent de ne trouver aucune mention du cinéma dans son ouvrage sur l'esthétique, L'Imaginaire, notamment dans sa conclusion au chapitre "l'oeuvre d'art". Selon Sartre l'oeuvre d'art est le corrélat irréel d'une conscience imageante ; elle est le produit d'une attitude imaginaire de la conscience qui consiste à abandonner la perception au profit d'un analogon. Pour le jeune Sartre, le cinéma est un art qui se spécifie par rapport au réel ; le cinéma s'approche de manière particulière du réel. Ainsi dans le cinéma la dimension de la contingence et celle de la nécessité peuvent tenir ensemble. D'où l'irrésistible fascination du monde cinématographique ainsi que son caractère de fatalité et de déterminisme. C'est ce rapport au réel qui pourrait expliquer l'absence de la référence au cinéma dans son ouvrage esthétique. A une époque où le cinéma était encore considéré comme un art mineur, Sartre a été certainement un des premiers écrivains à s'interroger sérieusement sur l'esthétique du cinéma.