카뮈-사르트르 논쟁사

Abstract

Camus et Sartre incarne le prototype de l'intellectuel ancré dans son époque historique. La brouille de ces deux écrivains reste aujourd'hui comme une légende. C'est d'abord du fait que les deux noms inextricablement liés à l'existentialisme sont les plus lus en cette période. Ensuite parce que les causes de cette rupture sont d'une complexité fascinante et quasi tragique. L'orgueil y est pour quelque chose, ainsi que les divergences socioculturelles. Leur débat comporte bien des arguments importants de notre époque : violence et terrorisme, politique et éthique, croyance en l'Histoire, etc. Entre les deux écrivains s'est créé, pour un temps bref, une amitié d'une rare profondeur. Depuis leur premier rencontre une forte connivence se développe autour de la résistance. Quoique prônant tous deux vocation engagée pour la littérature, ils divergent sur le communisme et le rôle de l'URSS. Leur rupture s'explose au moment de la publication de l'Homme Révolté de Camus. Dans cet ouvrage l'auteur manifeste sa position sur la révolution comme une sorte de révolte morale. Après des mois de débat au sein du comité des Temps Modernes, Sartre en confie le compte rendu à Francis Jeanson. Celui-ci rédige un article très agressif. Vif attaqué, Camus répond non pas à l'auteur de l'article, mais à ‘Monsieur le Directeur’. La réponse à Albert Camus de Sartre fut cruelle. Cette brouille de 1952 a mis fin à une amitié et confirmé en même temps une scission à l'intérieur de la gauche française : Sartre à la tête de la gauche des 'compagnons de route' et Camus à celle de la gauche anticommuniste. Leur conflit représente l'alternative entre l'homme révolté de Camus et le révolutionnaire de Sartre. De nos jours on considère que Sartre et Camus ont exprimé les choses à demi-justes et à demi-fausses : Sartre ne fit jamais une analyse critique à propos du meurtre d'innocents, du terrorisme et Camus n'analyse pas assez les situations de la violence invisible de la vie quotidienne. Le débat entre Sartre et Camus n'est pas toujours clos, car les questions qu'il soulevait n'ont pas été résolus. Le terrorisme contemporain et la guerre contre le terrorisme le montrent de facon éclatante. Pour mettre ce débat à notre profit, il faudrait le développer du 'Sartre contre Camus' au 'Sartre et Camus'.